Cette phrase résume parfaitement le fait que les limites sont bien celles qu’on se fixe par nos propres modes de pensées, bref des freins qu’on se donne à soit même. Le cerveau est ainsi fait, il mesure, évalue et donc créée autant de possibilités que de frontières avec ses propres capacités.
Dans le sport, on parle très souvent de barrières, sont-elles physiologiques ou physiques ou mentales ? Pourquoi est-ce si difficile de passer certaines barrières symboliques ? Une fois que le 1° homme a couru moins de 10sec aux 100 m, il a été très rapidement imité par une foultitude d’autres coureurs. Jusque-là ce chrono paraissait irréaliste ; le simple fait qu’un athlète y ait cru et ait montré que c’était réalisable, les autres ont balayé leurs propres croyances et ont surmonté leurs propres barrières.
Au fond, a quoi correspond exactement 1 mètre ? 10 secondes ? 1 heure ? Puisque ce ne sont que des paramètres créés par l’homme pour donner une mesure arbitraire du temps, de l’espace, pourquoi ces notions nous limitent elles?
Ces limitations fonctionnent comme des murs qui se dressent devant nous. Regardez les bébés qui découvrent leur environnement. Avez-vous déjà observé de leur point de vue comment ils grimpaient un escalier. La 1° marche se dresse elle aussi comme un mur infranchissable. Avec toute son innocence de bébé non conditionné par le regard des autres, par la peur de l’échec, avec la seule conviction de sa curiosité il va se dresser pour monter ce 1° mur. Que se passe t’il ensuite ? un autre mur se dresse devant lui représentant la 2° marche. Vu qu’il vient de gravir la 1° marche et emplit de la confiance du 1° succès, rien ne peut l’empêcher de continuer à grimper marche après marche jusqu’en haut de cet escalier, quel que soit le nombre de marches.
Quelle est la seule raison qui pourrait l’empêcher de continuer ?,vous le savez déjà. C’est l’inquiétude de ses parents, leur propre peur de la chute. La confiance fonctionne ainsi, elle s’engramme avec les succès aussi minces soient ils et diminue par la peur, cette sensation qui nous empêche d’avancer.
Et vous quel est votre murs ? Courir un marathon en moins de 3 heures ? Battre un joueur de tennis que l’on croit meilleur que soit ? Cette croyance s’installe rapidement parce qu’on jauge son adversaire par rapport à soi, son classement est meilleur, il a gagné les précédents matchs, il semble mieux armé. Et alors ? en raisonnant ainsi, on donne déjà une partie de la victoire à son adversaire. On présuppose déjà une partie du résultat. Le cerveau faisant tout pour valider ses convictions même implicites, votre disponibilité intellectuelle, votre détachement, votre concentration, votre fluidité, votre lucidité en seront affectées. Voilà pourquoi un joueur comme Nadal effraie autant ses adversaires, il leur prouve systématiquement qu’à chaque match, sur chaque balle, quel que soit le score, il donnera tout pour l’emporter.
Une des pistes de travail pour préparer au mieux vos compétitions va consister justement à travailler vos convictions, à visualiser vos murs pour vous aider à les dépasser, à les transpercer, à les éviter selon votre propre mode de fonctionnement. Visualisez ce qui se passe au-delà du mur, ressentez les sensations de se trouver de l’autre côté, de dépasser ses propres barrières et ancrez les ici et maintenant.
Quand je suis sur un concours de saut à la perche, je suis seul avec ma perche, se déroule alors un jeu avec mes sensations que je cherche à ressentir, à comprendre pour m’ajuster selon mon état de forme, avec une barre de plus en plus haute à franchir et l’adrénaline qui me booste.
Au bout de la piste d’élan, je me concentre sur un élément technique important (un seul) et je me visualise quelques secondes plus tard juste avant d’atterrir sur le tapis une fois la barre franchie en associant toutes les sensations positives de me retrouver en l’air, léger, flottant en l’air durant ce bref instant fugace en train de redescendre, au ralenti, comme si je pouvais dérouler le film au ralenti. Dans mon esprit, la barre est déjà franchie, il me reste juste à m’élancer pour finir le travail et profiter de l’instant.
Que ce soit dans le sport, au travail ou dans la vie de tous les jours, quels sont les murs que vous avez construits ?