Dans une ère où tout est bouleversé, chamboulé en permanence, nous avons de moins en moins de prise sur ce qui nous entoure. A chaque moment la sensation que tout peut basculer génère de l’anxiété, un sentiment d’insécurité lié à l’incertitude que notre monde peut s’effondrer à chaque instant.
Nous réalisons que notre société est bien plus fragile, que les fondements de nos institutions peuvent vaciller d’un rien.
Quel événement portera le coup de grâce ? une guerre nucléaire, un nouveau virus, une crise énergétique … ?
Une seule chose est certaine, aucune civilisation, aussi puissante soit-elle n’a survécu à son propre développement paroxystique. Que ce soient les Egyptiens, les Romains, les empires médiévaux… tous ont succombé sous le joug de leur propre incohérence et instabilité.
Nous sommes en train de comprendre que la formidable machine permettant de nous nourrir, de nous éduquer, de travailler, de vivre en société, de nous divertir, de construire un foyer stable et une vie paisible s’était grippée, entrainant avec elle des changements brutaux et incontrôlés.
Ce que nous subissons à l’heure actuelle correspond au contre coup du covid, telles des répliques des secousses sismiques, l’évènement primaire à provoqué en cascade des répercussions plus fortes et pernicieuses.
Alors que nous avions cru survivre, cru que nous avions mis en place de nouveaux mécanismes pour passer la crise, tout cela ne représente que de vaines mesures de résistance. Nous nous sommes cachés sous la table en attendant que l’orage passe. En réalité, qu’avons-nous appris, qu’avons-nous drastiquement modifié pour nous réinventer ? Et si demain nous n’avons plus d’approvisionnement en pétrole, que se passera-t-il ? on voit déjà les files ininterrompues pour faire le plein, demain des combats dans les supermarchés pour se procurer la dernière feuille de PQ….
Le monde se bat, le monde s’enferme, le monde se tend, le monde résiste.
Est-il vraiment surprenant dans cette circonstance de perdre un à un les repères qui ont construit cette société ? Dans une société qui perd le sens profond, les valeurs qui l’ont créée, chacun tente de trouver justement des repères fiables.
Wokisme, veganisme, sexualité, climat, religion, chasse, féminisme, politique, uchronie, complotisme… tous ces mots sont autant d’occasions de conflits, de débats, de génération de communautarisme.
Pas un pan de la société n’est épargné, provoquant davantage d’affrontements idéologiques que de réponses sociétales. Car oui une société mesure sa force à la capacité de se fédérer sous une seule bannière. Est-ce que les mots Liberté Egalité Fraternité ont encore la même portée pour tout un peuple ? Quelle est la réaction des Russes quand on leur demande de rejoindre les troupes au combat ? Ils se carapatent, au nom de quoi devraient-ils risquer leur vie ?
Le phénomène de grande démission se propage avec de lourdes conséquences pour l’économie, pour les entreprises, pour les collectivités. Ce n’est que la conséquence de cette prise de conscience lourde de la recherche de repères stables.
Quand il est préférable de tout quitter plutôt que de subir une situation incertaine, la réponse peut sembler paradoxale : à la fois c’est une décision qui engage et qui responsabilise : je ne reste pas immobile face aux évènements, j’engage ma vie entière dans une autre voie. Peu importe la suite, je suis prêt à prendre un risque quitte à me perdre, à échouer plutôt que de vivre dans une incertitude subie.
L’incertitude des confinements a créé une angoisse forte de fait de ne pas connaitre l’issue, de subir sans moyen de levier. Démissionner, quitter son emploi correspond à un processus psychologique actif permettant de sortir de ce sentiment angoissant d’incertitude. En générant une autre incertitude certes, mais celle-ci est clairement choisie et assumée. Le risque et les conséquences pour une fois dépendent de moi. La période a clairement été très infantilisante, c’est un moyen de reprendre possession de son autonomie. Quand j’ai la sensation de suivre un tunnel sans fin, c’est tentant de prendre la 1° échappatoire.
L’existence précède l’essence
Jean-Paul Sartre
Et moi alors ? ou est-ce que je me situe là-dedans ? si je ne fais pas partie d’un groupe clairement identifié, comment est-ce que je continue à vivre, à progresser, à transmettre ?
1/ Collectivement nous trouverons la solution à condition de chercher ce qui nous rassemble au lieu de se focaliser sur ce qui nous sépare, en arrêtant de croire que nous détenons une vérité absolue qui s’impose aux autres. Nous pouvons apprendre à changer de point de vue en adoptant une ouverture de pensée sans jugement préalable. Pour cela, il convient de laisser pour un temps ses convictions et ses croyances de coté pour adopter le mode de compréhension de l’autre. Nous sommes bien plus semblables que nous sommes différents.
2/ Faites un petit geste pour la planète, puisqu’on vous demande de faire des économies sur l’électricité, éteignez le téléviseur, débranchez des chaines infos. A la place, regardez la magnificence du monde qui nous entoure. Les japonais au travers de la philosophie du Wabi-Sabi nous invitent à reconnaître la beauté de la simplicité, de l’imperfection. Elle prône à la fois l’esthétisme et la modestie, la sobriété et l’impermanence en résonnance avec la condition éphémère de la vie.
3/ Observez également les autres voies est possible. Et si finalement l’univers dystopique que l’on nous prophétise n’était qu’une vue de l’esprit, une focalisation extrême vers le négatif ? Et si nous étions capables, une fois de plus de grandir ? La nature, la terre, le monde, l’univers seront toujours présents dans 100, 1000, 10 000 ans et même dans des centaines de millions d’année. A l’échelle de la Terre, notre existence n’aura représenté qu’une anecdote comparativement au temps. Le futur se transforme selon les actions que nous déployons aujourd’hui. Regardez autour de vous les actions d’ampleur, nous ne sommes pas condamnés à vivre l’apocalypse, chaque jour des personnes se lèvent avec l’intime conviction que ce monde vaut la peine de se décarcasser, des gens qui inspirent cette lueur d’espoir profondément chevillée au corps. A la manière du colibri, leur action porte le sens commun dans tout ce qui est possible d’accomplir pour chacun. Rejoignez le mouvement des initiatives collectives qui portent ce sens qui vous inspire.
Inventer c’est proposer une réponse constructive aux enjeux qui nous portent.
Pour travailler le sens, il ne suffit pas de remplir son réservoir à la 1° station venue.
- Sens : Partagez et construisez collectivement. Chacun doit détenir la certitude qu’il joue un rôle au-delà de lui-même, un rôle pour lui, pour ses proches et pour la collectivité.
- Quels sont les piliers forts et inébranlables qui vous ont permis de garder le cap ? Par quelles expériences êtes-vous passé qui ont conforté votre conception du monde ?
- Agilité et résilience : Si vous vous réveillez et que votre monde s’est effondré, selon vous que s’est il passé et comment savez vous que vous allez mieux vous en sortir ?
